Valérie Cain Bourget (Cap-d'Espoir)
8 septembre au 1 décembre 2025
Résidence Cap Gaspésie

Crédit: Gare de Matapédia

Crédit: Mario Martin


Crédit: Gare de Matapédia
Valérie Cain Bourget est une jeune artiste originaire de Cap d’Espoir qui complète actuellement sa Maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université Laval. Les débuts de sa carrière professionnelle sont jalonnés de belles invitations par des prix et des centres d’artistes reconnus. Récipiendaire des prix Louise Viger et Tomber dans l’Œil en 2023, Cain Bourget a réalisé sa première exposition dans un centre d’artistes en 2024 avec Code d’erreur : l’aube à la petite salle de l’Œil de Poisson. En 2025, l’artiste a exposé collectivement à l’Écart de Rouyn-Noranda et a réalisé une résidence au centre Sagamie au Saguenay. Elle a été l’une des finalistes pour le prix de la de la relève artistique Télé-Québec et vient de remporter le prix Horizons nouveaux de la Fondation Grantham. Valérie Cain Bourget est la première artiste invitée dans le cadre des Résidences Cap Gaspésie, des résidences long terme suivies d’une exposition dédiée à de jeunes artistes de la Gaspésie.
Dans de petites installations précaires et des vidéos texturées, son travail multidisciplinaire consiste à créer des univers oniriques désenchantés, produit avec des matériaux trouvés et une économie de moyen. Ses références sont issues d’un monde dystopique évoqué par une organisation post apocalyptique au style DIY. À travers la reconfiguration organisationnelle de matériaux frustes et d’éléments collectés dans la nature, l’artiste étudie les structures de mécanismes improvisés et de dispositifs artisanaux, construits en situation d’urgence. Cain Bourget s’inspire largement des paysages vernaculaires de la Gaspésie avec des références constantes à l’horizon, à la mer et à la nature, aux pilotis, au feu de camp, et à la chasse. L’artiste explore les codes esthétiques, les mécanismes de ce type d’assemblage improvisé (piège, abris, collecteur de pluie,…) nécessaire dans un contexte d’après-fin. Qu’il s’agisse d’un caillou, d’une vidéo détériorée par la création d’erreurs de compression ou d’un isolant issu de l’industrie pétrochimique, les éléments sont mis à profit de la même façon en œuvrant à l’extérieur d’une hiérarchie qui établirait leur valeur. Cain Bourget donne ainsi une nouvelle prestance aux matériaux qu’elle utilise afin poursuivre sa réflexion sur le nouveau rudimentaire. L’artiste y questionne l’impermanence et le virtuel et aborde l’empathie des consciences synthétiques dans un contexte d’après-fin.
Le projet qu’elle souhaite développer à la Gare s’intéresse aux arrières cours des maisons en région où toute sorte de matériaux et d’objets sont entassés, garder là «au cas où» et laissés pour compte durant l’hiver. Une fois la neige fondue, ils forment des amoncellements improbables que Cain Bourget poètise : « ce sont les trailers et les chars rouillés de fond de champs, les empreintes que les planches de 2x4 laissent dans l’herbe et les polythènes qui les protègent de la pluie. Ce sont ces images qui ont forgé mon regard et ma pratique artistique. Elles m'ont permis de porter une attention particulière aux matières en transition, aux formes bricolées, aux structures précaires qui racontent autant la débrouille que la résilience des classes travaillantes hors des grands centres. Ce sont aussi les traces d’ours dans la neige à moitié fondue ; les rumeurs de carcajou et de cougar ; les feux qu’on fait dans les vieux tonneaux de laveuse ; les bruits sourds des morceaux de cap qui tombent dans la mer ; les agates de lendemain de tempête. C’est tous ces éléments qui traversent ma pratique artistique de façon souterraine. Je ne serai pas l’artiste que je suis aujourd’hui sans le territoire gaspésien. »
Ainsi, la résidence et la présentation d’une exposition à la Gare de Matapédia – Pôle artistique et communautaire représente une occasion professionnelle majeure pour cette jeune artiste de notre région qui saura sans nul doute s’intégrer dans la communauté. Réciproquement, la communauté dégagera une certaine fierté en soutenant une artiste en devenir de sa région.
présentation Samedi 27 Septembre
de 11h à 13h
Fanny Aboulker, Guimauvé·e-paysage, 2022 © Dorah Claude
Vernissage,
Samedi 15 novembre
de 11h à 13h